Oui à la Fête votive des Matelles, en toute sécurité
Il y a une trentaine d’années, Les Matelles ont importé, comme les villages aux alentours, la présence de jeux avec les toros camarguais. Originaires du triangle de la Camargue, ces pratiques se sont exportées sous la pression, d’une part, de la conservation d’élevage extensif (c’est-à-dire des animaux vivant dans des espaces naturels) et, d’autre part, d’une recherche économique pour soutenir l’existence de ce type d’élevage.
Les pratiques de jeux ont suivi l’évolution de la demande sociale en introduisant des « toros » au milieu de jeux d’équipes. A ce titre, on peut penser que l’émission de télé « Intervilles » a fait beaucoup pour la popularité de ces vachettes…. A côté des courses de raseteurs, discipline reconnue de cette tauromachie camarguaise, on a vu s’implanter dans les fêtes de village, éloignées de la seule Camargue, ces vachettes encadrées par les manadiers.
Un moment de rassemblement intergénérationnel
Le territoire du Pic St Loup était un lieu de passage des troupeaux lors des transhumances et les plus anciens se souviennent des abrivados. Aujourd’hui, le rituel de l’arrivée des toros (l’abrivado) est l’annonce du début de la journée de fête et rassemble petits et grands. Les équipes des jeunes villageois vont alors s’affronter dans le traditionnel « toro piscine » en fin de journée.
On connait tous des jeunes, devenus à leur tour parents, qui encouragent leurs enfants à participer à une équipe : ce moment est un moment de rassemblement intergénérationnel et participe à la cohésion sociale du village. En outre, la fête des Matelles prend sa place aux côtés des autres fêtes des villages et marque ainsi son appartenance au Pic St Loup.
Renforcer encore la sécurité
Cependant les évènements de ces dernières années (en particulier les attentats) ont obligé les municipalités à chercher une façon de sécuriser ces fêtes.
C’est le cas des Matelles et l’équipe municipale actuelle a renforcé la sécurité assurée déjà par les organisateurs en mettant en place des vigiles. Quel que soit ce que l’on peut penser des moyens (suffisants ou insuffisants), l’effort de sécurisation est bien là.
Mais depuis quelques temps un autre danger apparaît : celui des antispécistes qui se manifestent de plus en plus dès qu’il s’agit d’élevage.
Leur démonstration, à travers des vidéos sur les conditions de vie des animaux d’élevage, leurs actions en direction des « mangeurs de viande » sont des inquiétudes qui se rajoutent à la situation actuelle. Les manadiers connaissent bien ce risque récent.
Cette question est nouvelle et demande de la concertation avec les habitants du village et la seule réponse classique par la présence de vigiles est peu opérante.
Comme toutes les aspects liés à la sécurité du village, nous voyons bien que le dialogue avec les habitants du village est fondamentale pour trouver des solutions partagées.
Dominique Paturel